Délinquance: des chiffres qui dérangent
Les taux d'élucidation des affaires vont de 7 à 33 %
Chaque bilan de la délinquance est un prisme réducteur. Il n'empêche. Il permet de prendre le pouls du terrain. Au-delà d'une délinquance générale en baisse de 8% dans les Bouches-du-Rhône en janvier 2009 par rapport à janvier 2008 et d'une délinquance de proximité (vols à la tire, dégradations, vols à la roulotte...) en diminution de 7%, policiers et gendarmes n'ont guère de raison d'en tirer quelque satisfecit.
En effet, l'examen des chiffres fournis par la préfecture des Bouches-du-Rhône laisse apparaître des taux d'élucidation des affaires qui inquiètent. On reste loin du record de 30,8% de janvier 2006 -une affaire sur trois- en délinquance générale et du taux de 9,7% en délinquance de proximité.
Janvier 2009 affiche un pâle taux de 28% - à peine plus d'une affaire sur quatre résolue - en délinquance générale et moins de 8% en délinquance de proximité - soit moins d'une affaire résolue sur 12 - ce qui, au-delà des responsables départementaux de la sécurité, a tout lieu d'interroger le citoyen lambda. Pour élucider les affaires, la gendarmerie est d'ailleurs meilleure que la police en délinquance de proximité, mais moins pertinente en délinquance générale. Les cambriolages sont de surcroît en hausse de plus de 13 %, les vols à main armée de plus de 73 % et les vols avec violences de 2 %. Seules satisfactions: la baisse de 19 % des vols à la roulotte et des dégradations, des vols à la tire (-11%), des vols d'autos (-6 %) et des vols de deux roues (-3 %).
Au chapitre des violences urbaines, Marseille enregistre en janvier 2009 une hausse de 18 % et le département de 26 %. Seul point positif, une chute des affrontements entre bandes.
Côté police judiciaire, les chiffres sont plus glorieux, puisque l'activité soutenue des services a permis d'élucider 36 vols à main armée, c'est-à-dire un sur trois (33%). 110 braquages ont néanmoins été recensés en janvier 2009 et 61% d'entre eux ont été commis au préjudice de petits commerces, ce qui justifie l'action de sensibilisation menée en direction des professionnels.
Autre phénomène inquiétant: la part des mineurs. Ils sont mis en cause à 58 % dans les vols avec violences, à 41% dans les cambriolages et à 59 % dans les vols de deux-roues.
Par D. Trossero et L. Sariroglou (dtrossero@laprovence-presse.fr)
Paru dans journal "La Provence" vendredi 27 février 2009 à 09H44