14 décembre 2011

FONSCOLOMBES INCANDESCENTE


INCANDESCENTE,LA CITE FONSCOLOMBES TIENT SALON

« On allume les chaises et on met en lumière la place des Bancs bleus pour voir tout bien », préviennent les non moins allumés artistes des Pas perdus. «Le salon incandescent et ses chaises chaudes », nouvelle œuvre de l'ordinaire et de la fantaisie imaginée par le trio de plasticiens aux créations singulières Guy-André Lagesse, Nicolas Barthélémy et Jérôme Rigaut, a été réalisé en collaboration avec les habitants de la cité Fonscolombes. Que la lumière soit donc, dans cette résidence du 3e arrondissement de Marseille, à la Villette, planquée entre l'avenue Salengro et la rue Chamson, sur «certaines choses qui sont là et qu'on ne voit pas et d'autres qui ne sont pas là et qu'on ne voit pas non plus ». C'est clair. Les Pas du trio se perdent volontiers dans la ville. Et c'est avec les autres qu'ils composent. Tout part de cette hypothèse que « nous ne sommes jamais seuls à inventer ce que nous faisons et que l'art n'existe que rempli par les œuvres des autres ».

Contre le repli, prendre un peu de hauteur
La section Paradisier de la cité s'était rapprochée de l'enfer. En résidence dans cette résidence labyrinthe, où chacun s'est replié sur lui-même au fil des 15dernières années, guidé par la peur et la gêne et le malaise ressentis, les rues intérieures,ils ont pourtant noté : « Sur les hauteurs des immeubles, il y a à l'inverse comme une liberté d'exprimer au travers de la tradition de Noël, une certaine excentricité à fleurir de manière flamboyante les balcons de lumières. » Et c'est ce qu'ils ont exploité avec les habitants complices.
Ainsi, à 18 heures, les illuminations sortent des logements et prennent place sur les façades, les toits et les balcons mais aussi les jardins et les maisons. Elles s'exposent aux regards et donnent à voir... ce que chacun voudra bien y voir, n y a encore plus que des lumières, des mots qui se gravent sur les portes d'entrées. Comme cette vitrine-blog dans l'immeuble Calao C. Les habitants, réveillant le poète qui sommeille derrière l'être citadin, y ont inscrit leurs messages oniriques. Les poèmes muraux s'illuminent à l'aide d'un bouton poussoir relié à une minuterie et sont modifiés tous les 15 jours.
Désormais fiers de leur résidence, ce collectif informel invite chacun à venir perdre ses pas à Fonscolombes,jusqu'au 17 décembre.

MYRIAM GUILLAUME
(La Marseillaise)

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